Il est nécessaire de se rappeler que nous sommes des animaux sur une Terre aussi belle que dangereuse, que nous ne pouvons contrôler très peu de choses, que notre perpétuité en tant qu'espèce n'a jamais été assuré par notre capacité de contrôle mais plutôt par celle de l'adaptation.
Nous ne sommes pas tout puissant. Nous ne sommes pas "je pense donc je suis". Nous ne sommes pas"je veux donc je peux"
Trouvez la déconstruction neuroscientifiques de ces concepts dans ce post https://www.psy-a-lyon.com/post/le-talent-est-une-fiction
La vulnérabilité est l'avenir de l'espèce humaine.
Aujourd'hui 99% de mon travail en tant que professionelle de la santé mentale est de réapprendre aux personnes qu'ils sont humains et pas des machines. Il m'est déjà arrivé de dire tout simplement "Vous travaillez beaucoup c'est pour cela que vous êtes fatigués", alors que le celui-ci était sincèrement et profondément persuadé qu'il n'était pas assez fort.
Il y a une forte aliénation dans la perception du fonctionnement de notre propre subjectivité, de notre propre corps, et nos propres émotions, issue de nombreux traumatismes générationnels, le manque de savoir concernant le fonctionnement de la vie des émotions, mais aussi les exigences économiques démesurées mais aussi des interprétations erronées sur le fonctionnement de l'humain.
La peur nous sert à nous protéger, l'adversité à créer des ressources. C'est ainsi que cela fonctionne pour tous les mammifères.
Boris Cyrulnick parle dans ses écrits sur l'attachement sur la plus grande incapacité de résilience et la présence d'insécurité émotionnelle plus forte chez des personnes qui vivent dans des environnement extrêmement protégés. Cela nous déconnecte de notre capacité de résilience, de la plasticité du cerveau, qui est nécessaire pour s'adapter à l'adversité de la vie. De notre pulsion de vie qui peut être associée à une forme de colère dans certaine situation.
La vulnérabilité a une fonction sociale très importante aussi. Le partage réel et non virtuel de notre tristesse, de notre peur, renforce le sentiment de connexion à l'autre, donc la sécurité intérieur également (on se sent moins seul).
Pour finir, le point écologique me paraît essentiel. Nous connecter à notre place, à notre vulnérabilité, à la normalité de l'insécurité de cette planète. Comprendre que nos villes sont de grandes jungles mieux organisées et plus silencieuses, mais des jungles quand même, pourraient être suffisants pour revoir nos priorités.
Ai-je besoin de savoir à combien mon coeur bat quand je cours ? C'est très bien de le savoir, mais est-ce que j'en ai besoin ? Ai-je besoin de mon téléphone pour parler? Ai-je besoin d'avoir mes mails sur mon bras (montre connectée).
Toutes ces créations, ces artifices, dont la fabrication contribue à la pollution, mais aussi qui ont des objectifs qui n'ont aucun sens en terme de besoin de paisibilité et d'épanouissement émotionnel de l'être humain.
La Terre n'a pas besoin d'être sauvée, nous ne sommes pas plus puissant que la Terre, la nature et son équilibre complexe.
Nous n'avons pas besoin de techniques pour inverser le réchauffement climatique et ainsi accentuer ce délire collectif de toute puissance et de contrôle. Nous avons besoin de savoir qui nous sommes en tant qu'être de sensations, de pensées, d'émotions. Nous avons besoin de nous aimer, de nous respecter, d'accepter que tout ce qui est possible de créer n'est pas positive, - même si cela nous rend moins vulnérable, moins performant- pour ainsi respecter notre environnement et continuer, aussi longtemps que la nature le voudra, l'oxygène et le soleil le voudra, d'exister en tant qu'espèce.
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